Georges Brassens
Jean Bertola
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le Pêcheur


Georges Brassens


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Song : D
Intro :
F#7 Bm
Bm
On dirait un fanatique, De la cause halieutique,
G F#7 Bm B7
Avec sa belle canne et, Son moulinet.
Em A7 D
Mais s'il pêche, c'est pour rire, Et l'on peut être certain,
G Em7 Em6 F#7 Bm Em7 F#7 Bm
Que jamais sa poêle à frire, Vit le plus menu fretin.

La pêche, à ce qu'on raconte, Pour lui n'est en fin de compte,
Qu'un prétexte, un alibi, On connaît pis
Un truc, un moyen plausible, De fuir un peu son chez-soi,
Où sévit la plus nuisible, Des maritornes qui soient.

Avec une joie maligne, Il monte au bout de sa ligne,
Tout un tas d'objets divers, Des bouts de fer,
Des paillassons, des sandales, Des vieilles chaussettes à clous,
Des noyés faisant scandale, Aussitôt qu'on les renfloue.

Si, déçu par une blonde, Pensant faire un trou dans l'onde,
Tu tiens plus à te noyer, Qu'à te mouiller,
Désespéré, fais en sorte, D'aller piquer ton plongeon,
De peur qu'il ne te ressorte, A l'écart de son bouchon.

Quand un goujon le taquine, Qu'un gardon d'humeur coquine,
Se laisse pour badiner, Hameçonner,
Le bonhomme lui reproche, Sa conduite puérile,
Puis à sa queue il accroche, Un petit poisson d'avril.

Mais s'il attrape une ondine, L'une de ces gourgandines,
Femme mi-chair mi-poisson, Le polisson
Coup de théâtre, dévore, Tout cru le bel animal :
Une cure de phosphore, Ça peut pas faire de mal.

Quand il mourra, quand la Parque, L'emmènera dans sa barque,
En aval et en amont, Truites, saumons,
Le crêpe à la queue sans doute, L'escorteront chagrinés,
Laissant la rivière toute, Vide, désempoissonnée.

Lors, tombés dans la disette, Repliant leurs épuisettes,
Tout penauds, tout pleurnicheurs, Les vrais pêcheurs
Rentreront chez eux bredouilles, Danser devant le buffet,
Se faisant traiter d'andouilles, Par leur compagne. Bien fait !

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