Song :
C#
Intro :
#7 C# G#7 C#
C# F# D#m G#7
Est-il en notre temps, rien de plus odieux,
C# F7 A#m F# G#7 C#
De plus désespérant que de n'pas croire en Dieu
C# F# D#m G#7
J'voudrais avoir la foi, la foi d'mon charbonnier,
C# F7 A#m F# G#7 C#
Qui est heureux comme un pape et con comme un panier
Mon voisin du dessus, un certain Blaise Pascal
M'a gentiment donné ce conseil amical
" Mettez-vous à genoux, priez et implorez
Faites semblant de croire, et bientôt vous croirez "
J'me mis à débiter, les rotules à terre
Tous les Ave Maria, tous les Pater Noster
Dans les rues, les cafés, les trains, les autobus
Tous les de profundis, tous les morpionibus
Sur ces entrefait's-là, trouvant dans les orties
Une soutane à ma taille, je m'en suis travesti
Et, tonsuré de frais, ma guitare à la main
Vers la foi salvatrice je me mis en chemin
J'tombai sur un boisseau d'punaises de sacristie
Me prenant pour un autre, en chœur, elles m'ont dit
" Mon père, chantez-nous donc quelque refrain sacré
Quelque sainte chanson dont vous avez l'secret "
Grattant avec ferveur les cordes sous mes doigts
J'entonnai "le Gorille" avec "Putain de toi"
Criant à l'imposteur, au traître, au papelard
Elles veulent me faire subir le supplice d'Abélard
Je vais grossir les rangs des muets du sérail
Les belles ne viendront plus se pendre à mon poitrail
Grâce à ma voix coupée j'aurai la place de choix
Au milieu des petits chanteurs à la croix d'bois
Attirée par le bruit, une dame de Charité
Leur dit : " Que faites-vous ? Malheureuses arrêtez
Y a tant d'hommes aujourd'hui qui ont un penchant pervers
A prendre obstinément Cupidon à l'envers
Tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas
A ceux qu'en ont encor' ne les enlevons pas "
Ces arguments massue firent une grosse impression
On me laissa partir avec des ovations
Mais, sur l'chemin du ciel, je n'ferai plus un pas
La foi viendra d'elle-même ou elle ne viendra pas
Je n'ai jamais tué, jamais violé non plus
Y a déjà quelque temps que je ne vole plus
Si l'Eternel existe, en fin de compte, il voit
Qu'j'me conduis guère plus mal que si j'avais la foi